vendredi 27 janvier 2012

La longue attente...

J'ai l'impression d'être sur un bateau, qui tangue, qui doucement, très lentement suit le mouvements des vagues. Je ne vois pas encore l'horizon même si je sais qu'elle est là, derrière le brouillard.

J'ai l'impression d'être dans un jardin sous la neige à attendre que le premier bourgeon sorte, à me demander si l'hiver ne sera pas trop rude.


Cette langueur est rempli de questionnements, serais je une bonne mère ? Est ce que j'ai un exemple de bonne mère ?

Nous sommes tous les deux issus de parents divorcés, de parents un peu égoïste qui nous ont aimé mais mal. De parents qui continue à nous faire souffrir même si on n'a notre carapace.

J'ai parlé avec des copines, la plupart l'ont dit à leur mère tout de suite, dès que le test a été positif. Pas moi. Je ne peux pas dire que je me suis retenue, je n'en n'avais pas vraiment envie. Ma mère n'est pas vraiment ma confidente. Autant j'ai eu envie de le dire à mon père, à mon beau frère mais pas à ma mère. J'appréhende un peu sa réaction, elle est toujours inquiète, sur la défensive. Jamais elle n'exploserais de joie en me prenant dans ses bras et en pleurant... Nan, elle me dira " Oh ça a été vite " " T'es vraiment sur de toi ?" puis je lui demanderais " T'es contente quand même ?" Elle dira "Oui, oui, faut que je m'y habitue". Elle n'aime pas les surprises... 
Mon père lui il serait fou de joie, peut être qu'il pleurera, il me prendra dans ses bras et me serra fort fort fort.
Ma belle mère aussi, elle sera émue aux larmes, mon beau frère je ne sais pas trop, il sera heureux, un peu surpris peut être ! Ma Céline, elle sera folle de joie elle fera " ohhhh " et elle touchera mon ventre avant de m'étouffer dans ses bras...
Au bureau je crois que les filles vont crier, les gars restez stoïques, beaucoup s'en douteront déjà, certains le diront, d'autres le garderont pour eux !
Mes grands parents seront très contents... Ma belle famille aussi, ce sera de la joie douce et simple qui enveloppent comme un manteau quand le vent se fait glacial.

Est ce que je peux en vouloir à ma mère d'être ainsi ? Déjà ce ne sont que des suppositions mais moi non plus, je ne saute pas de joie, je ne serre jamais les gens contre moi, fort à les étouffer. Je n'hurle pas pour dire les émotions. Je ne suis pas comme elle mais mes émotions sont souvent à l'intérieur, je suis une maternelle, je soigne, je chouchoute, je prends soin des gens, je suis une littéraire, j'écris des mots d'amour, des lettres, des poèmes. Mais je ne suis pas à la mode, je n'ai pas hurlé de joie, ni pleuré quand j'ai su que j'étais enceinte, c'est monté en moi tout doucement comme une explosion de fleurs kenzo.

L'attente est longue, les questions nombreuses, en attendant, je prends soin de bibou, je lui explique la vie à ce si petit petit être qui fait tout pour exister. Il est fort, je le sens, son coeur bat bien. Mais la peur guète, elle n'est pas inexpliqué, avec internet tout est expliqué, les fausses couches, les raisons, tout ça. On a les statistiques, les conseils, les forums... 

Mais il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre, que bibou grandisse, que bibou sache qu'on l'aime, qu'il sente que si il vient au monde, ce sera le bébé le plus aimé du monde...

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